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Le 25 décembre 2024, j’ai pris une décision qui allait changer ma vie : devenir la gardienne de Mya. Ce jour-là, je me suis offert un magnifique cadeau de Noël, mais plus encore, c’était un précieux cadeau du destin.

Je n’avais pas prévu d’accueillir une deuxième jument à ce moment-là, ou alors pour une rééducation et une revente. Pourtant, le 18 janvier 2024 arriverait cette jument si particulière. Mon cœur, lui, l’avait déjà acceptée, même si je ne m’en rendais pas encore compte. Elle venait de faire irruption dans ma vie, pour ne plus en sortir…

En général je crois que rien n’arrive pas hasard et là encore je suis intimement convaincue que Mya est apparue sur mon chemin grâce au destin. Trop de coïncidences se sont alignées pour que ce soit dû au hasard. D’abord, le nom de famille de son ancienne gardienne était le même que le mien, alors que nous ne sommes pas apparentées et ne nous connaissions pas du tout. Ensuite, sa podologue, Adèle de « Équi’pieds », était la même que celle qui suit Jador, ma première jument depuis des années, bien que nous vivions à plus d’une heure de distance. Une autre coïncidence ? Mya est arrivée en France chez Émilie en mai 2021, au même moment où Jador entrait dans ma vie… Ou encore elle a été réservée mais la personne s’est finalement rétractée ce qui m’a permis d’aller la rencontrer. Elle devait certainement entrer dans ma vie, nous devions faire ce chemin ensembles, c’était comme écrit…

Je savais que Mya était très sensible aux changements dans sa routine quotidienne, comme beaucoup de chevaux traumatisés. Ce sont souvent les habitudes qui les rassurent et les apaisent. Le changement d’environnement, de congénères, et même le transport en van représentaient donc un défi. Nous n’avions aucune idée de son comportement lors de la montée dans le van, car Émilie soupçonnait qu’elle ait été tranquillisée lors de son premier trajet pour arriver chez elle et elle n’avait jamais re voyagé depuis. Elle avait d’ailleurs beaucoup de mal avec les espaces clos, elle allait même difficilement sous l’abri dans le pré. La suite allait donc être délicate.

J’ai multiplié les communications animales avec Mya pour mieux la connaître, la rassurer et la préparer à cette nouvelle vie, dans l’espoir de réduire autant que possible son stress. J’ai également conseillé à Émilie une synergie de plantes pour aider à apaiser l’anxiété de Mya. J’ai mis toutes les chances de notre côté pour que tout se passe au mieux pour elle.

Je suis allée voir Mya une autre fois avant son arrivée à la maison, lors d’un parage avec Adèle. C’est toujours une épreuve difficile pour elle, malgré la douceur et la patience d’Adèle, et l’attention bienveillante d’Émilie, elle ne se laisse pas toujours faire. Ce jour-là, malgré son stress, Mya a été incroyable. Grâce à beaucoup de patience et quelques carottes, nous avons réussi à parer ses quatre pieds, alors qu’elle me connaissait à peine et que Emilie m’avait laisser gérer pour commencer à prendre mes marques. Elle m’offrait déjà une petite part de sa confiance, un geste qui m’a profondément touchée.

Puis le jour J est arrivé. Nous étions prêts à aller la chercher, même si l’inconnu planait encore sur la façon dont elle réagirait face au van, au transport et à son arrivée dans un environnement inconnu. J’étais sincèrement submergée d’émotions : stress, joie, impatience, mais aussi beaucoup d’empathie pour Émilie, qui, malgré sa confiance en sa décision de me confier Mya, devait être remplie de tristesse à l’idée de la voir partir vu son attachement pour elle. Je savais cependant que je devais contenir mes émotions pour ne pas ajouter à l’anxiété de Mya. Je me suis donc armée de calme, de confiance et d’amour pour elle.

À mon arrivée, Émilie et Mya nous attendaient dans un petit enclos. Après qu’elle eut terminé sa ration et que nous ayons réglé les formalités, je me suis approchée de Mya. Elle m’a rapidement acceptée, tout comme le licol que je lui proposais. Quelle jument magnifique… Nous avons quitté l’enclos, elle broutait paisiblement quelques brins d’herbe, mais je savais qu’elle avait compris : Ce jour-là, je n’étais pas venue pour rien. Nous avons écourté les au revoir, pensant que prolonger le moment ne ferait que le rendre plus difficile pour tout le monde.

Je me suis alors dirigée vers le van, avec un peu d’appréhension quant à sa réaction, mais en affichant la plus grande assurance possible. Mya s’est approchée également, mais je pouvais voir qu’elle tremblait de tous ses membres. Il m’a été très difficile de rester concentrée et de ne pas céder à l’envie de partager toute mon empathie avec elle. Après un court instant seulement et contre toute attente, à l’aide de quelques carottes et paroles rassurantes, Mya m’a suivie sans hésiter à l’intérieur de cette boîte qui lui était encore si effrayante. Elle tremblait, mais elle me suivait. Je n’ai cessé de la féliciter, et même lorsque nous avons fermé le pont elle est restée avec moi, connectée… Son regard était rempli de doutes, mais aussi d’une petite lueur : le premier pas vers la confiance qu’elle était prête à m’accorder. Quelle jument incroyable et surprenante.

Après des adieux pleins d’émotion avec Émilie, où un simple regard suffisait à nous comprendre, elle m’a demandé de prendre soin de Mya, ce que je lui ai promis et nous voilà partis avec cette merveilleuse jument qui emplissait déjà mon coeur de bonheur.

La route s’est plutôt bien passée. Mya a bougé un peu, mais est restée relativement calme.

À l’arrivée, cependant, elle refusait de reculer pour descendre du van. Comme nous avions enlevé le panneau latéral, nous l’avons laissée faire demi-tour et prendre un moment pour observer les alentours. Une fois ses sabots posés sur la terre ferme, elle tremblait encore de la tête aux pieds, mais elle me suivit. Nous l’avons installée rapidement dans un paddock près de ses futurs congénères pour qu’elle puisse bouger librement.

Au début, Mya est restée figée, ne faisant que quelques pas pour saluer les autres chevaux et explorer timidement son nouvel environnement. Je l’ai laissée tranquille après quelques minutes afin qu’elle se détende un peu.

À mon retour, une heure plus tard, Mya semblait légèrement plus détendue. Cependant, j’ai rapidement compris qu’elle n’osait pas s’approcher du bac en bois où se trouvait le foin. Je suis restée plus de 30 minutes avec elle, l’aidant à s’en approcher en douceur, en utilisant le renforcement positif. Finalement, elle a compris que ce n’était pas si mal et a commencé à manger. Je l’ai laissé la dessus pour sa première nuit à mes côtés.

Merci de m’avoir lu et de partager avec moi un peu de notre histoire avec Mya.

Dans un prochain article je vous parlerais de nos premiers pas et nos premiers mois ensemble.